Cet article a pour objectif de s’interroger sur l’intention, les perceptions et les croyances que
les étudiants vietnamiens ont vis-à-vis de la création d’entreprise comme perspective de carrière. Sur
le plan théorique, il repose sur les modèles d’intention. Des résultats obtenus ont été retirés d’une
enquête par questionnaire auprès de 610 étudiants de gestion appartenant à 4 universités d’Hanoi.
Les résultats confirment d’abord l’utilité du modèle d’Ajzen (1991) à expliquer l’intention
entrepreneuriale en contexte universitaire vietnamien, avec 50% de la variance de l’intention restituée.
De plus, si l’objectif de la formation à l’entrepreneuriat est de favoriser l’orientation entrepreneuriale
chez les étudiants, des enseignants devraient travailler avant tout sur des éléments qui font de la
création d’entreprise un choix professionnel attractif. Une attitude favorable a été trouvée comme étant
une variable principale à l’origine de cette intention de choix. Cette étude a aussi montré un jugement
irréaliste des étudiants vis-à-vis de leur capacité entrepreneuriale dans des conditions de manque
d’information. Par ailleurs, certaines particularités du contexte vietnamien ont été mises en lumière,
notamment la place importante de « l’image de l’entrepreneur perçue » et de « la norme sociale »,
dans notre modèle.
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LA PERCEPTION DE LA CARRIERE ENTREPRENEURIALE DES
ETUDIANTS VIETNAMIENS
TRAN Van-Trang1
Résumé:
Cet article a pour objectif de s’interroger sur l’intention, les perceptions et les croyances que
les étudiants vietnamiens ont vis-à-vis de la création d’entreprise comme perspective de carrière. Sur
le plan théorique, il repose sur les modèles d’intention. Des résultats obtenus ont été retirés d’une
enquête par questionnaire auprès de 610 étudiants de gestion appartenant à 4 universités d’Hanoi.
Les résultats confirment d’abord l’utilité du modèle d’Ajzen (1991) à expliquer l’intention
entrepreneuriale en contexte universitaire vietnamien, avec 50% de la variance de l’intention restituée.
De plus, si l’objectif de la formation à l’entrepreneuriat est de favoriser l’orientation entrepreneuriale
chez les étudiants, des enseignants devraient travailler avant tout sur des éléments qui font de la
création d’entreprise un choix professionnel attractif. Une attitude favorable a été trouvée comme étant
une variable principale à l’origine de cette intention de choix. Cette étude a aussi montré un jugement
irréaliste des étudiants vis-à-vis de leur capacité entrepreneuriale dans des conditions de manque
d’information. Par ailleurs, certaines particularités du contexte vietnamien ont été mises en lumière,
notamment la place importante de « l’image de l’entrepreneur perçue » et de « la norme sociale »,
dans notre modèle.
Mots-clés : création d’entreprise, intention, formation, étudiants, Vietnam.
Tóm tắt
Bài viết này đề cập đến ý định, nhận thức và niềm tin của sinh viên về việc thành lập doanh
nghiệp như một sự lựa chọn nghề nghiệp sau khi ra trường. Cơ sở lý luận của nghiên cứu là các mô
hình về ý định thành lập và khởi sự kinh doanh. Các kết quả được rút ra từ một điều tra định lượng
trên mẫu 610 sinh viên chuyên ngành quản trị kinh doanh thuộc 4 trường đại học khác nhau ở Hà Nội.
Các kết quả nghiên cứu khẳng định tính đúng đắt của thuyết hành vi dự kiến của Ajzen (1991)
trong việc giải thích ý định khởi nghiệp của sinh viên việt nam, với 50% sự khác biệt trong ý định thành
lập được giải thích bởi các biến trong mô hình. Nghiên cứu cũng chỉ ra rằng, nếu mục tiêu của các
khóa đào tạo về khởi sự doanh nghiệp là định hướng sinh viên theo đuổi con đường tự kinh doanh sau
1 Docteur ès sciences de gestionEcole Supérieure de Commerce de Hanoï, email : tranvotrang@yahoo.com
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khi ra trường thì các giảng viên cần chú trọng nhiều hơn tới các yếu tố làm cho khởi nghiệp là một lựa
chọn nghề nghiệp hấp dẫn bởi « nhìn nhận tích cực » được tìm thấy như là một biến chính giải thích ý
định thành lập doanh nghiệp. Hơn nữa, nghiên cứu cũng nhận thấy sự đánh giá không thực tế của sinh
viên về khả năng khởi sự của họ trong điều kiện thiếu thông tin. Vai trò quan trọng của biến «nhận
thức về hình ảnh doanh nhân » và « chuẩn mực xã hội » cũng được kiểm định trong nghiên cứu như là
những đặc thù riêng của Việt Nam, tham gia vào việc giải thích ý định khởi nghiệp.
Từ khóa : khởi sự doanh nghiệp, ý định, đào tạo, sinh viên, Việt Nam
Introduction
La littérature en entrepreneuriat renseigne encore peu sur le contenu d’une formation en vue de
favoriser l’orientation entrepreneuriale des étudiants. Or, il nous paraît nécessaire, pour qu’une telle
formation soit performante, de comprendre au préalable les perceptions et les croyances que les
étudiants ont vis-à-vis de la création d’entreprise comme perspective de carrière.
Il n’était pas question, pendant longtemps, de donner des cours d’entrepreneuriat dans le
système éducatif vietnamien pour des raisons idéologiques. Cet enseignement n’a commencé au
Vietnam que depuis quelques années pour satisfaire les besoins des jeunes étudiants immergés dans une
économie dynamique et en pleine croissance. Cette nouvelle pratique invite des formateurs vietnamiens
à des réflexions scientifiques rigoureuses afin d’adapter cet enseignement aux particularités du
contexte. En effet, dans un environnement où sont mélangées des forces du passé (idéologie marxiste,
tradition culturelle dévalorisant l’entrepreneur) avec des mutations récentes (choix de l’économie
privée et libérale), des jeunes étudiants pourraient avoir des perceptions erronées et recevoir des
informations contradictoires par rapport à une carrière entrepreneuriale. La compréhension des
perceptions entrepreneuriales des étudiants vietnamiens est donc précieuse et bénéfique pour la mise
en place d’une formation à l’entrepreneuriat opportune au Vietnam.
Fort de ces constats et à la lumière des modèles d’intentions, nous cherchons à répondre à deux
questions principales : « Comment expliquer l’intention de créer une entreprise des étudiants
vietnamiens ? » et « De quelle manière se forment les perceptions entrepreneuriales des étudiants? ».
La réponse à ces deux interrogations va nous permettre de tirer des implications pour une formation
ayant la volonté de favoriser le développement d’une intention entrepreneuriale chez les étudiants
vietnamiens.
Notre article sera organisé de la manière suivante. Dans la première section, nous présenterons
le cadre théorique en nous reposant sur le modèle de la théorie du comportement planifié d’Ajzen et en
fournissant nos hypothèses de recherche. Après avoir décrit notre méthodologie dans la section 2, nous
exposerons nos principaux résultats dans la section 3. La quatrième section sera réservée à des
recommandations pour l’enseignement de l’entrepreneuriat au Vietnam. Dans la conclusion, nous
soulignerons les limites de cette recherche ainsi que ses prolongements possibles.
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1. Le cadre théorique
Notre travail repose sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991). L’utilité de ce
modèle pour l’acte de création d’entreprise est déjà justifiée par un certain nombre de recherches
empiriques (Kolvereid, 1996b ; Krueger et al., 2000 ; Emin, 2003 ; Kennedy et al. (2003) ; Linan,
2004 ; Souitaris, 2007), d’autant plus que la plupart de ces études ont été réalisées auprès de la
population étudiante.
Après avoir présenté rapidement le modèle d’Ajzen (1.1.), nous ferons une synthèse des études
empiriques le testant auprès d’une population étudiante (1.2) et justifierons le choix des variables pour
notre modèle théorique (1.3).
1.1. La théorie du comportement planifié d’Ajzen
La théorie du comportement planifié, issue de la psychologie sociale, confère à l’intention de
l’individu la place centrale dans la genèse du comportement. Selon Ajzen (1991), l’intention est un
indicateur de la volonté d’essayer, d’une véritable motivation et des efforts que l’on est prêt à
consentir pour se comporter d’une certaine façon. Le but ultime de cette théorie est de prédire les
comportements individuels à partir de l’intention. Elle postule que l’intention est déterminée par
l’attitude de l’individu, le contrôle comportemental et les normes sociales perçues. L’attitude représente
le degré de l’évaluation (favorable ou défavorable) envers le comportement en question. Les normes
sociales résultent des pressions sociales perçues par rapport au comportement envisagé. Le contrôle
perçu fait référence à la facilité ou la difficulté perçue de réaliser le comportement. Ces trois
antécédents de l’intention trouvent leur source dans le concept de croyances (figure 1).
Attitude
Intention ComportementNormes sociales
Contrôle perçu
Croyances
Croyances
Croyances
Figure 1. La théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991)
On peut constater des rapprochements du modèle d’Ajzen avec celui de l’événement
entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), ce qui rend plus clair les propos de la théorie du
comportement planifié, appliquée en entrepreneuriat. En effet, le modèle de Shapero et Sokol (1982)
vise à expliquer l’événement entrepreneurial en tant que voie professionnelle. Pour ces deux auteurs, le
déclenchement de la création d’entreprise se caractérise par l’apparition de facteurs contextuels
perturbant la trajectoire de vie de l’entrepreneur potentiel, ce qui contribue à précipiter la décision
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entrepreneuriale. Cependant, pour que la décision entrepreneuriale soit prise effectivement, elle doit
être perçue par l’entrepreneur potentiel comme désirable et faisable. La perception de la désirabilité est
à rapprocher du concept d’attitude (élément personnel) et de celui de la norme sociale (élément social).
La faisabilité perçue renvoie au concept du contrôle perçu du modèle d’Ajzen. Au final, selon ces deux
modèles, pour une émergence de l’intention entrepreneuriale chez des étudiants, l’entrepreneuriat
devrait être perçu par ces derniers comme un choix de carrière désirable et faisable.
L’utilité prédictive des modèles d’intention en entrepreneuriat fait l’objet de critiques dans la
communauté scientifique (Audet, 2003, Moreau et Raveleau, 2006). A notre connaissance, les études
empiriques émanant du champ de l’entrepreneuriat n’ont pas encore testé et démontré l’existence d’un
lien statistiquement significatif entre l’intention de créer une entreprise et la concrétisation de cette
intention. Par conséquent, ces théories servent davantage à nous éclairer sur le processus de formation
de l’intention entrepreneuriale que sur le passage à l’acte d’entreprendre. Pour Krueger et Carsrud
(1993), l’intérêt d’une approche intentionnelle repose sur le rôle médiateur de l’intention entre l’acte
d’entreprendre et les influences exogènes. La théorie du comportement planifié « offre d’énormes
potentialités pour les chercheurs en entrepreneuriat, notamment pour ceux qui s’intéressent à l’impact
d’une formation en entrepreneuriat sur les intentions des individus » (1993 :327).
1.2. La synthèse des études empiriques
Variables explicatives
Attitude Norme
sociale
Contrôle
perçu
Etudes Echantillon
Désirabilité Faisabilité
Variance de
l’intention
expliquée
Krueger (1993) Etudiants américains
N= 126
+
47,8%
Kolvereid
(1996b)
Etudiants norvégiens
N = 128
+
Non indiqué
Tkachev et
Kolvereid (1999)
Etudiants russes
N=512
+
45%
Krueger, Reilly
et Carsrud
(2000)
Etudiants seniors
américains
N=97
x +
35% (modèle
d’Ajzen) ; 40,8
(modèle de
Shapero)
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Audet (2003) Etudiants québécois
n = 150
+
50,3 % (LT)
26,1% (CT)
Kennedy,
Drennan,
Renfrow et
Watson (2003)
Etudiants australiens
N=1034 +
52,8%
Linan (2004) Etudiants espagnols
N=166
+ x
47,3%
Emin et al.
(2005)
Etudiants français
N= 809
+ x
43,3%
Souitaris & al.
(2007)
Etudiants anglais et
grenoblois
N= 250
+
35%
Tableau 1. Synthèse des principales études empiriques utilisant les modèles d’intention
auprès d’une population étudiante
La lecture attentive de la littérature permet de constater la présence de plusieurs études
empiriques testant les modèles d’intention en entrepreneuriat dont la majorité porte sur une population
étudiante. Le tableau 1 les résume. Le choix d’une population étudiante pour tester les modèles
d’intention s’explique comme suit. Dans un premier temps, les étudiants doivent faire face à un choix
de carrière, surtout ceux en dernière année universitaire. L’entrepreneuriat et le contrat de travail salarié
sont considérés comme deux solutions professionnelles possibles. De plus, des chercheurs peuvent
trouver toutes sortes de préférences parmi des étudiants afin de vérifier et de tester les variables qu’ils
retiennent. Enfin, cette population représente un réservoir important d’entrepreneurs potentiels.
L’examen de ces travaux aboutit aux observations suivantes.
- Les modèles d’Ajzen et de Shapero - Krueger2 sont devenus des modèles de référence, car
les résultats obtenus ont été très satisfaisants. La variance de l’intention entrepreneuriale expliquée se
situe en général autour de 50 %. Ces modèles sont aussi ouverts à l’ajout de variables adaptées au
contexte d’étude pour en améliorer la variance totale expliquée.
2 C’est Krueger (1993) qui a introduit dans le modèle de Shapero la notion d’intention et en fait un vrai modèle d’intention
en entrepreneuriat. Nous l’appelons donc modèle Shapero‐Krueger.
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- Comme Ajzen (1991) le préconise, le poids explicatif de chacune des trois variables (attitude,
norme sociale et contrôle perçu) change en fonction du contexte d’étude. Dans le tableau 1, le signe
« + » signifie que le poids explicatif d’une variable est plus important que celui des autres. À titre
d’exemple, le poids explicatif de « l’attitude » est plus grand que celui du « contrôle perçu » selon les
résultats d’Emin et al. (2005). Au contraire, le « contrôle perçu » contribue davantage à l’explication de
l’intention entrepreneuriale des étudiants dans les travaux de Kolvereid. Dans tous les cas recensés, les
deux variables (attitude et contrôle perçu) expliquent de façon significative l’intention entrepreneuriale.
Ils devraient donc se présenter dans notre modèle théorique adapté au contexte vietnamien.
- Il faut préciser les ambigüités du poids explicatif de la « norme sociale perçue ». Cette variable
exerce un effet significatif sur l’intention entrepreneuriale dans les études de Kolvereid (1996b),
Tkachev et Kolvereid (1999), Kennedy et al. (2003), et même le poids explicatif le plus important dans
le cas de Souitaris & al. (2007). Cependant, elle n’en a pas l’effet significatif dans les cas de Krueger et
al. (2000), Emin et al. (2005) et Linan (2004). Ces derniers cas sont reflétés dans le tableau, chacun par
le signe « x ». Cette différence laisse présager peut-être un effet du contexte national.
1.3. Le choix des variables et les hypothèses de recherches
Notre choix des variables portera d’abord sur les variables déterminantes de l’intention (1.3.1),
puis sur des croyances entrepreneuriales (1.3.2). Au fur et à mesure de ces choix, nous postulerons nos
hypothèses de recherche.
1.3.1. Des variables explicatives de l’intention
Les résultats empiriques ne sont pas totalement convergents quant à la place occupée par la
norme sociale dans les modèles d’intention. Nous faisons le choix de retenir la norme sociale parmi les
variables explicatives de l’intention entrepreneuriale dans notre modèle théorique. Ce choix est
expliqué par les caractéristiques du contexte de recherche.
En effet, le collectivisme et l’importance de la famille figurent parmi les facteurs les plus
importants de la culture vietnamienne (Huu Ngoc, 1995). Les Vietnamiens ont l’habitude d’observer et
d’agir en fonction des attentes et des normes sociales appropriées au sein de leur groupe
d’appartenance (la famille ou le groupe social) et, souvent, le groupe prime sur le « moi privé ». Ainsi,
la famille reste le noyau stable de la société. L’influence des parents dans le choix professionnel des
étudiants s’avère très importante. Pour les chercheurs de MPDF3(1999), la question sur l’intention de
carrière des étudiants vietnamiens a dû être administrée parallèlement auprès d’eux ainsi que de leurs
parents. Si ces hypothèses reflètent bien la réalité, la « norme sociale » devrait avoir un impact
important dans notre modèle d’intention. Conformément à nos choix de variables et à la théorie du
comportement planifié d’Ajzen, nous postulons que :
3 Mekong Private Sector Development Facility,
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H1 : Plus l’attitude et la norme sociale perçue sont favorables à la création d’entreprise et plus
le contrôle perçu est élevé, plus forte sera l’intention de l’étudiant vietnamien de créer une entreprise à
l’issue de ses études.
Cette hypothèse signifie que chacune des trois variables a un effet significatif et positif sur
l’intention. Nous nous intéressons plus particulièrement à la contribution relative de chaque variable à
l’explication de l’intention et nous nous attendons à un rôle explicatif important de la norme sociale
dans notre modèle.
Certaines études se sont déjà intéressées au poids explicatif des variables additionnelles (Emin,
2003 ; Kennedy et al., 2003 ; Linan, 2004). L’ajout des variables complémentaires a même été suggéré
par Ajzen (1991) afin d’améliorer le pouvoir explicatif de son modèle. En testant le modèle d’intention
développé par Davidsson (1995), Autio et al. (1997) trouvent un effet significatif de « image/play-off »
dans la formation de conviction de devenir entrepreneur chez les étudiants (n=1956). Begley et al.
(1997) trouvent également un effet significatif du statut social de l’entrepreneur pour expliquer
l’intention des étudiants de créer des entreprises. Ces études suggèrent de mobiliser la variable « image
de l’entrepreneur perçue » qui résumerait par ailleurs des spécificités de notre contexte d’étude. En
effet, les entrepreneurs vietnamiens ont connu un « destin » tourmenté et ce statut social a été placé à la
dernière place dans le classement national des positions sociales. Après l’indépendance du pays,
l’entrepreneur considéré comme étant capitaliste, a fait l’objet d’une discrimination politique à cause
d’une domination de l’idéologie marxiste à l’époque. Depuis la rénovation économique en 1986, son
statut social s’est peu à peu amélioré. Toutefois, jusqu’à la fin des années 1990, l’image des
entrepreneurs vietnamiens n’a jamais été positive dans la perception du public vietnamien (MPDF,
1999). De plus, dans l’environnement universitaire, les cours de marxisme-léninismes continuent à être
obligatoires pour tous les étudiants dans toutes les formations. Ces cours font même l’objet d’une
épreuve de fin d’études. Dans ces conditions, les étudiants vietnamiens ne peuvent avoir une image
positive des entrepreneurs, ce qui influence certainement négativement leur orientation professionnelle
en tant que créateur d’entreprise. Nous postulons donc que :
H2 : Plus l’image perçue par l’étudiant vietnamien des entrepreneurs est positive, plus forte
sera l’intention de l’étudiant de créer une entreprise à l’issue de ses études.
1.3.2. Les croyances entrepreneuriales
Dans les modèles d’intention, l’attitude et le contrôle perçu sont expliqués en termes de
croyances. Notre volonté est de comprendre comment les perceptions entrepreneuriales des étudiants
(attitude et contrôle perçu) se forment à travers les croyances.
Les croyances sous-jacentes à l’attitude
Selon Ajzen (1991), l’attitude de l’individu envers le comportement peut être déterminée
par ses croyances sur les conséquences du comportement ciblé (behavioural outcomes) et son
évaluation de ces effets.
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En adaptant les propos d’Ajzen à notre contexte de recherche et conformément aux propositions
de Kolvereid (1996a), nous postulons que l’attitude (favorable ou défavorable) des étudiants
vietnamiens vis-à-vis de la création d’une entreprise comme une perspective de carrière, peut se former
en fonction de nombreuses croyances professionnelles. Plus pré